Dans Certaines n’avaient jamais vu la mer, son deuxième roman, Julie Otsuka revient sur un sujet tabou aux États-Unis : l’histoire de ces milliers de jeunes femmes (souvent vierges) qui ont quitté le Japon dans le premier quart du XXe siècle et ont débarqué aux USA pour se marier à des hommes qu’elles ne connaissaient pas et qu’elles n’avaient pas choisi.
Outre le rêve d’un ailleurs, la traversée et les premières désillusions, le roman revient surtout sur ces mariages forcés mais aussi sur les conditions dans lesquelles ces exilées vivaient ainsi que sur ce qu’elles pouvaient subir au quotidien comme haines racistes, rejets, humiliations,… jusqu’à Pearl Harbor où l’ignominie atteindra des sommets. Pour raconter cette histoire terrible, Julie Otsuka a choisi de faire parler plusieurs femmes.
Pas de personnage à proprement parlé ici mais des milliers de voix en une qui se succèdent (sous la forme d’un nous par exemple), des incantations qui peuvent rappeler celles des chœurs du théâtre grec antique. Une langue très bien restituée par la traduction de Carine Chichereau.
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