dimanche 22 décembre 2019

Fin de la chronique du roman de de J. Courtney Sullivan : Maine

Il y a d’abord Kathleen, très attachée à son défunt père et en rupture totale avec sa mère. Sa vie de patachon est un sujet continuel de discorde avec Alice alimenté en sous-main par le manque d’amour maternel dont a souffert l’aînée de la fratrie. Le seul point commun entre les deux femmes est leur addiction à l’alcool. La fille de Kathleen, Maggie, pâtit auprès de sa grand-mère de la mauvaise image de sa mère. Pourtant, Maggie est d’une bien autre trempe et son apparente fragilité cache un courage et une détermination qui ont manqué à sa mère et à sa grand-mère.

Il y a ensuite Pat, le trop sage et raisonnable « fils à maman », dont le dévouement n’est pas si désintéressé qu’il semble l’être. Sa femme Ann Marie, femme et mère parfaite aux yeux de tous, révèle quant à elle ses failles au bout de trente ans de bons et loyaux services.

Cette année sera certainement la dernière année pour Alice dans le Maine. Elle a décidé, sans rien dire à personne, de faire don de sa propriété à l’Eglise, espérant une indulgence par ce biais pour ses péchés. Elle espère ainsi obtenir le pardon, pas tant aux yeux de Dieu qu’aux siens propres, et compte bien retrouver la paix intérieure pour les derniers temps qu’il lui reste à vivre. Mais c’est sans compter sur l’arrivée au cottage de Maggie, Ann Marie et Kathleen…

On retrouve ici le style tellement apprécié des Débutantes, cette façon de scruter à la loupe des générations de femmes avec leurs aspirations, leurs contraintes, la façon dont elles se plient ou non au déterminisme de leur genre, la façon parfois cruelle dont elles se protègent, la façon dont elles arrivent à assumer leurs choix ou au contraire la façon dont elles se fissurent après de vaines et persévérantes tentatives de se conformer à ce que l’on attend d’elles. 

Courtney Sullivan brosse un tableau de famille grinçant et de très beaux portraits de femmes tout en leur portant un regard bienveillant, loin de tout jugement moralisateur ou réprobateur.

samedi 16 novembre 2019

Chronique du roman : Un automne à River Falls, Alexis Aubenque


Nous voici au cœur des Rocheuses, dans une atmosphère tellement "US" que l’on se croirait dans un récit écrit par un auteur américain.  J’ai beaucoup apprécié le fait que l’on est d’emblée plongé dans l’histoire qui démarre sur les chapeaux de roues et une fois que le ton est donné, on se retrouve emporté aux côtés du shérif Mike Logan, un homme au caractère entier qui a parfois bien du mal à composer avec la société huppée de sa ville.  Pour l’aider, sa compagne Jessica Hurley, profileuse au FBI, qui séjourne temporairement à River Falls.  Celle-ci apporte souvent à Logan des éléments de réflexion destinés à tempérer le propos de celui-ci, parfois (souvent) peu enclin à la nuance. 

Ils se retrouvent avec deux meurtres sur les bras : celui d’un brillant avocat pour lequel il sera demandé à Logan de mettre tout en œuvre pour élucider rondement l’affaire (c'est que la victime n'est pas n'importe qui, financièrement parlant), et celui d’un SDF, un « John Doe » qui intéresse peu de monde, hormis notre couple d’enquêteurs.

Parallèlement, nous faisons la connaissance de deux frères, Kyle et Stuart, venus étudier à l’université de River Falls mais chacun de son côté ; ils ne veulent en aucun cas que l’on connaisse le lien qui les unit.
L’enquête part dans plusieurs directions et j’ai suivi avec beaucoup de plaisir les  suppositions et hésitations des protagonistes tentant de démêler l’écheveau, et de l’énigme, et de leur propre relation.  L’émotion affleure çà et là, principalement autour du personnage de Stuart ou bien encore lors de l’épisode lié à Tom, un jeune SDF quelque peu arriéré.

L’écriture est fluide, le rythme est soutenu et jamais, je ne me suis ennuyée.  Je n’ai pas lu le premier opus des "aventures" de Logan et Hurley, 7 jours à River Falls, mais cela ne m’a nullement gênée même si je n’ai pas toujours saisi certains éléments liés à ce qui s’était produit quelques mois auparavant.

Ce roman a reçu le prix Polar 2009 lors du Salon Polar & Co de Cognac : c’est tout à fait mérité.  
Bref, une très belle découverte !

dimanche 3 novembre 2019

Randonnée aux lacs de Vens et le sentier de l’Énergie - fin


Nous partons en repérage, Franck et moi ne nous faisant pas de soucis pour le premier itinéraire, mais… nous ne sommes pas seuls, et ces deux itinéraires n’ont rien de comparables.
Les alentours sont aussi jolis et plein de surprises. L’eau y est omniprésente.
Retour au refuge, et à la nuit tombante, le lac offre un spectacle magnifique… tout comme le matin d’ailleurs, où l’absence de vent rend la surface de l’eau parfaitement lisse, comme un miroir.


Nous avons choisi l’itinéraire logiquement raisonnable : rejoindre Saint-Etienne de Tinée par le sentier de l’Énergie. Celui-ci débute après le passage d’un col suivi d’un très grand pierrier. Ensuite, le chemin fait de très longues transversales en surplomb au dessus de la vallée de la Tinée. Avec un dénivelé très faible, qu’on ne sent pas.

Les traversées sont longues, et au creux d’un vallon que croise le chemin nous faisons notre pause du midi.

Peu de temps après, c’est la descente difficile vers Saint-Etienne de Tinée. Difficile car sans pitié pour les genoux : la descente est raide, longue (1300m de dénivelé !) et le terrain n’offre pas le moindre répit. Heureusement, les paysages durant cette descente sont fort logiquement très variés : on passe de l’ambiance minérale à une ambiance végétale, sous les résineux, puis enfin sous les feuillus.

Enfin, la température nous fais aussi redescendre sur terre : nous sommes dans les Alpes-Maritimes, c’est le mois d’août. La température qu’il faisait à 2400m d’altitude n’est pas la même qu’à 1100m, à l’arrivée à Saint-Etienne de Tinée !

Le temps de boire la traditionnelle bière d’après l’effort, l’orage auquel on avait échappé à la descente éclate tandis que nous sommes sous les parasols… 

Ouf, il était grand temps d’arriver !

samedi 19 octobre 2019

Randonnée aux lacs de Vens et le sentier de l’Énergie

Au départ du Pra (au pied col de la Bonette, côté Alpes-Maritimes) par le col de Fer (2385m d’altitude), et bivouac au refuge des lacs de Vens (à 2350m) puis redescente sur St-Etienne de Tinée le lendemain par le superbe sentier de l’Energie, en surplomb de la vallée de la Tinée

Nous sommes parti en randonnée à 4, un peu tard (presque 11h) au départ du Pra pour nous rendre au refuge des lacs de Vens qui nous attendait pour passer la nuit.
La première partie de la montée se fait jusqu’au deux “maisons” de l’ONF, dans un vaste pré plus ou moins plat. A rythme pas violent, on y est en un peu moins de deux heures, juste ce qu’il faut pour faire la pause casse-croûte du midi. Et la sieste pour ceux qui veulent…
Ensuite direction le col du Fer, à 2583m d’altitude. Il n’est pas spécialement haut, mais il a pour caractéristique de séparer le France et l’Italie. De là, on a un point de vue pas banal sur le mont Viso du haut de ses 3841m.
Passé le col du Fer, on arrive à marmotte’ land. Jusqu’à la descente finale vers les lacs et le refuge, il y a des marmottes partout sur la partie gauche du chemin. Relativement discrètes ce jour, seules 4 se sont montrée alors qu’on peut en voir beaucoup plus habituellement


La descente vers le refuge et le lac principal est aisée. Grandiose, la vue sur les 3 lacs et le refuge, tout petit en contrebas, qui borde le plus grand d’entre eux !
C’est la fin officielle de la 1ère journée, il est environ 16h30. Les affaires posées dans le refuge, c’est le moment de visiter les environs. Pour le lendemain nous hésitons à prendre soit :
- par l’intérieur du massif montagneux et le mont Ténibre, à 3031m d’altitude, puis par lelac de Rabuons. Itinéraire “montagne”, physique, long.
- par le sentier de l’Énergie, qui surplombe par de très longues transversales la vallée de la Tinée et
Saint-Etienne de Tinée. Vue superbe sur un chemin pratiquement plat et large. 

Une presque promenade de 5 heures.

samedi 21 septembre 2019

Lecture de : La roue du silence, Dominique Vautier

« La roue du silence » est un recueil de douze courtes nouvelles aux personnages qui se trouvent à un moment clé de leur existence. Confrontés à la maltraitance, l’alcool, la maladie, l’exclusion ou le deuil, souvent en prise avec une image dégradée d’eux-mêmes, ils tentent de réagir à ces ruptures dans leur vie et de dépasser ces caps difficiles à franchir. Mais l’épreuve est souvent trop rude et l’héritage trop lourd à porter. Peu arrivent à surmonter leur traumatisme, leurs remords, leur culpabilité mais tous rayonnent d’humanité et aucun ne peut être condamné.

Il est beaucoup question de femmes, soumises à la loi des hommes, en quête d’émancipation et en manque d’amour. Les relations familiales sont elles aussi au cœur du livre et décrites bien souvent dans leur aspect le plus noir : qu’il s’agisse de couples explosés en vol ou de fils et filles encombrés par un père ou une mère destructeurs. D’autres personnages, en perdition mais de bonne volonté, parviennent à ruiner leur vie et celles des autres lors d’un court mais fatal moment de faiblesse.
Dominique Vautier raconte ces moments où tout bascule avec force et concision. Peu de mots, des phrases courtes pour installer personnages et situations, et cependant, une puissante force d’évocation entraîne le lecteur sur ce fil conducteur dramatique.

N’allez pas croire pour autant que vous ressortirez de ce recueil accablé car vous y trouverez aussi beaucoup de compassion et de tendresse, quelques notes d’espoir également.

Ainsi, cette variation sur le thème du « vilain petit canard » dans laquelle l’estime de soi d’une très jeune fille qui se fendille de toute part est réparé grâce à un geste apparemment anodin de sa grand-mère la réconciliant avec elle-même et sa féminité. Il y a des tentatives d’évasion avec une robe rouge, des raisons d’espérer autour d’une plante pourpre, des rêves de gloire et beauté devant une glace, des moments de tendresse émouvant au détour d’un hôpital ou d’une maison de retraite. La dernière nouvelle, où l’altruisme est à l’honneur, est rayonnante d’optimisme. L’hôtel des Deux palmiers est un lieu de protection et de réconfort solidement ancré dans un monde féroce où la roue du silence continue par ailleurs à broyer en secret.

dimanche 1 septembre 2019

Avis sur : Maine, de J. Courtney Sullivan

On se souvient du premier roman de J. Courtney Sullivan, Les débutantes, qui avait ravi un bon nombre de lecteur en 2012, dont le très enthousiaste libraire Gérard Collard. L’auteur américaine propose cette année, toujours aux éditions rue Fromentin, un nouveau récit où les femmes sont toujours à l’honneur.

Cette fois, il s’agit non plus de relations amicales mais filiales, au sein d’une famille d’origine irlandaise installée sur la côte Est des États-Unis. La grand-mère, Alice, est une forte tête, une femme encore belle malgré ses quatre vingt et quelques années, toujours vive, au tempérament toujours plus redouté. 
Au sein de sa propre famille, elle ne cache pas ses préférences pour ses enfants et petits-enfants et ne mâche pas ses mots quand il s’agit de critiquer le mode de vie de ceux qui ne cadrent pas avec ses principes. Mais elle-même est victime de son éducation stricte et catholique. Elle porte le poids d’une double culpabilité : celle de n’avoir jamais été une bonne petite fille, une personne sage, tempérante et obéissante et celle d’avoir provoqué un drame irréparable.

Alice, veuve depuis une dizaine d’années, retourne à chaque belle saison dans sa propriété du Maine. Cette résidence secondaire, gagnée sur un simple pari par son mari au début de leur vie conjugale et aujourd’hui très cotée, a accueilli tous les étés les membres de la famille Kelleher. 
Les enfants d’Alice, puis plus tard les familles de ses enfants.

jeudi 1 août 2019

Roman d'été : Le jour où la guerre s’arrêta – Pierre Bordage, fin

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J’ai eu l’impression que dans ce roman, Bordage nous sert des lieux communs et enfonce des portes ouvertes à coup de bons sentiments et de grosse morale qui tâche. Oui l’humain peut se montrer lâche et vil, orgueilleux et buté. Comme il peut être bon et courageux, généreux et ouvert d’esprit (ouah, la découverte).

Le point intéressant que je retiendrai est la considération de la place et des idées des enfants dans notre monde. Ce ne sont pas des adultes, donc toute idée émise n’est pas recevable, parce qu’ils n’ont pas vécu. Et j’ai bien aimé le passage avec la baleine (mais c’est parce que j’aime les baleines d’amouur).

Au final, Le jour où la guerre s’arrêta se lit vite et bien. C’est… mignon. Mais la finalité du message (très clair) est ambigüe, vu ce que devient cet enfant ayant fait le tour des horreurs du monde. J’ai été parfois émue par le fond, mais paradoxalement j’ai trouvé que ce roman à manqué d’un souffle épique, d’une âme, pour porter le dit message. Ce que j’en ai compris, c’est qu’il ne faut pas compter sur les gouvernements et qu’il faut trouver la sérénité en soi même (un truc du genre « si tu veux changer le monde, commence par te changer toi-même »).

 Un roman peut-être plus à conseiller à de jeunes lecteurs, pour les aider dans leur réflexion sur le monde ?

En fait oui c'est un roman jeunesse

mardi 2 juillet 2019

Roman d'été : Le jour où la guerre s’arrêta – Pierre Bordage

Bordage place son roman sur Terre, parmi les humains, leurs guerres et  leurs croyances. L’enfant (notre personnage principal, amnésique et donc sans prénom) ne comprend pas les humains, malgré le fait qu’il puisse lire à livre ouvert dans leurs âmes. Il ne comprend pas la guerre et se demande si les chefs des hommes ont vraiment envie de l’arrêter et comment il vont faire pour ce faire. Cela résonne drôlement dans notre actualité. 

Bordage va aborder tout au long du périple la perte de la connexion avec la nature, les œillères mise par la religion et la société, la peur de la mort et l’idée saugrenue des hommes de vouloir suivre des chemins tracés par d’autres plutôt que d’écouter leurs désirs. Le tout dans un style fluide et agréable.

L’enfant, ne sait pas ce qu’il est, ni d’où il vient et possède des facultés étonnantes. Il est « pur » et « innocent », voyage sur le vent et parle à la matière. Il éprouve de l’empathie pour tout ceux qu’il rencontre et utilise le pouvoir de l’amour pour les aider. Mais je n’ai personnellement ressenti aucune empathie pour ce gamin, qui pourtant à un but noble et juste. Je n’ai pas pris, car je n’y croit plus.

Stopper la guerre, la haine c’est un peu demander aussi aux hommes de ne plus être si humain. Les autres personnages sont anecdotiques, même Manu, le journaleux qui est l’un des seuls à croire aux capacités de l’enfant.

 à suivre

samedi 1 juin 2019

lecture : Seul sur Mars d'Andy WEIR

Le récit de la survit de Mark se fait via le journal de bord qu’il tient, au cas où. Nous avons donc le récit à la première personne d’un mec ingénieur, débrouillard et intelligent. Et drôle. Un vrai Mc Gyver ! Nous sommes tout de suite plongé dans le bain, à suivre la résolution de tous les problèmes qui se présentes au personnage pour sa survie.

Le roman gagne en intensité page après page, car dès que Mark trouve une solution à un problème, BIM un autre problème se profil. La nature est hostile, et ben Mars est pire ! Ce roman se lit donc rapidement, véritable « page-turner », on veut savoir comment Mark va s’en sortir, si seulement il s’en sort. Et en plus, je me suis bien marrée car pour dédramatiser sa situation, il bien obligé de prendre un peu les choses du « bon » côté (jusque là, il est vivant) et avec pragmatisme, il ne peut compter que sur lui pour survivre. Il raconte donc ses états d’âmes face aux difficultés dans le journal de bord.

On s’attache à Mark parce que c’est un mec cool, en tout cas qui à l’air cool. A part lui, les autres personnages ne sont pas beaucoup développés, et même j’ai trouvé que Mark ne l’était pas plus que ça. On reste focalisé sur sa survie, ce que je peux tout à fait comprendre ! Dans la vraie vie on ne prend pas le temps de faire du tourisme, même sur Mars, quand on est sur le point de mourir à chaque instant ).

Après, savoir si cela serait vraiment réalisable, je ne sais pas, pourquoi pas ? Surtout que chaque solution pour résoudre chaque problème est bien détaillée, le cheminement intellectuel de Mark nous étant accessible à travers le journal de bord, et c’était vraiment cool. J’ai trouvé que c’était d’un réalisme assez plausible. Les réactions sur Terre aussi, même si le message de l’instinct de l’espèce humaine de sauver son prochain est un peu… hum… idéaliste.

Et aussi, pour une fois, on ne parle pas que de l’Amérique et c’est un bon point.

Au final, sans être un très grand roman, c’est du grand spectacle. En tout cas je l’ai trouvé très enthousiasmant, et l’ai dévoré avec grand plaisir. Une de mes meilleures lectures de cet été.

vendredi 26 avril 2019

avis sur Quatrième étage de Nicolas Ancion


je viens de terminer ce roman de Nicolas Ancion ; récit court mais oh combien dense !

Serge vient de voir mourir sous ses yeux un de ses amis (malchance, quand tu nous tiens !), aussi paumé que lui et se retrouve, presque malgré lui, en train de "jouer au plombier" au "quatrième étage", celui-là même où Thomas œuvre de son mieux pour préserver la bulle d’amour à l’atmosphère feutrée qu’il a réussi à forger tout autour de Marie, malgré la misère...

Nous suivons Serge, un jeune homme différent parce qu’il n’a pas réussi (pas voulu) entrer dans un quelconque moule que la société lui aurait imposé ; nous le suivons à travers ses pensées, étoffées, dérivantes.  Nous alternons avec Thomas et Marie, ou encore Thomas sans Marie lorsqu’il quitte la chambre chaleureuse où elle repose, superbe malade, ignorante des alentours. 

J’ai eu quelque peu de mal à entrer véritablement dans l’histoire avant de me laisser emporter par les mots… J'ai eu longtemps l’impression d’être "dans l’attente de… "  mais ce qui est venu s’est avéré extrêmement touchant. 

L’histoire nous mène là où on ne s’attend pas forcément à arriver car les pistes ont habilement été brouillées même si, çà et là, des indices apparaissent, que l’on n’a pas forcément vus/voulu voir…

dimanche 17 mars 2019

Chronique de L'Alchimiste (O Alquimista) de Paulo Coelho - 1988

L'Alchimiste est un roman d'initiation, best-seller mondial qui a fait le succès et la renommée de son auteur.
 Est-il à ranger dans la catégorie des livres d'alchimie ? En fait ce livre est souvent considéré comme un ouvrage culte et souvent comparé au Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry ou au Prophète de Khalil Gibran. Nous on penserait à l'ouvrage à facette de Fulcanelli : le mystère des cathédrales ...

L'histoire est fortement inspirée par la légende britannique The Pedlar of Swaffham, qui a également servi de base à By Night under the Stone Bridge (1952) de Leo Perutz et à Le conte des deux rêveurs de Jorge Luis Borges. Donc conte d'initiation, mais aussi conte philosophique, dans lequel on suit le jeune Santiago dans la poursuite de son rêve. Il devra accomplir les quatre piliers essentiels et existentiels de l'alchimie: la nécessité d’écouter son cœur, de savoir décrypter la langue des signes, de comprendre la relation intime entre toutes les choses de l’Univers et d’accomplir sa Légende Personnelle. Le tout est décrit dans le style d'un conte, voire d'un rêve.

Finalement le tout se résume dans le fait que chacun doit aller au bout de ses rêves, beau principe mais pas très novateur. Et c'est peut-être là la principale critique à faire à ce beau roman (même si parfois il me vient à penser que Paulo Coelho nous mène à travers mille détours pour arriver à cette conclusion bien simple de la même façon qu'il fait voyager Santiago à travers les déserts pour aboutir à un résultat équivalent).

Comme tout récit dit d'initiation, le risque est encouru de foulu les sentiers maintes fois battus... Dans un sens, L'Alchimiste est un livre doux, charmeur et charmant, sortant du lot littéraire par son intention de philosophie accessible, humaniste. Malheureusement, si ce livre a pu enchanter des miliers de lecteurs, il m'a laissée un peu mitigée, avec cette sensation palpable de facilité, il lui manquait une magie personnelle, sans doute.

Si personnellement j'ai beaucoup apprécié, beaucoup de lecteurs n'accrocheront pas du tout, que ce soit au style ou aux idées philosophiques véhiculées à travers le récit et n'y verront qu'une supercherie intellectuelle.





dimanche 17 février 2019

lecture: Noces Indiennes, de Sharon MAAS

Noces Indiennes est un roman ambitieux puisqu’on alterne avec trois narrateurs, vivant à des époques différentes et sur plusieurs continents.

A travers ce livre, le lecteur découvre différentes facettes de l’Inde, pré et post coloniale, mais également son évolution : il y est question de rébellion contre le poids des traditions, d’amour et de mariage, de la quête d’identité, des liens du sang et des liens du cœur.

J’ai été rapidement séduite par le début de l’ouvrage qui nous fait pénétrer dans le quotidien de trois jeunes héros, Savitri, Nat et Saroj, et des difficultés qu’ils rencontrent : jeune domestique secrètement amoureuse du fils des employeurs, anglais ; enfant adopté par un père entièrement dévoué à ses patients ; fille d’un père indien immigré en Guyane qui souhaite lui arranger un bon mariage à tout prix.

Les trois personnages se ressemblent : un mélange de sensibilité et de détermination, de beauté physique et du cœur, de rébellion. Cela n’est pas anodin car on comprend au fur et à mesure que les trois histoires sont liées et qu’elles résonnent les unes avec les autres, à travers les années et les lieux.

Bien que l’idée de Sharon MAAS, soit intéressante, c’est là que le bat blesse selon moi. En effet, la deuxième partie de l’ouvrage consiste à expliquer, progressivement, la complexité de ces liens. Au lieu de simplement nous faire partager des tranches de vie, l’intrigue en devient parfois invraisemblable, tant les coïncidences, voire les clichés, s’accumulent. Le roman et ses personnages y perdent de la crédibilité, notamment dans la description parfois un peu manichéenne des histoires d’amour.

J‘ai donc trouvé la lecture un peu longue, bien que l’écriture m’ait plus, d’autant plus qu’il s’agit d’un « gros » roman.

Noces Indiennes, de Sharon MAAS, Flammarion 1999

samedi 5 janvier 2019

Roman Le Mariage de Danielle Steel

L'univers du mariage est un sujet intarissable de romans. Celui de Danielle Steel s'inscrit dans ce genre : lecture qui démarre plutôt lentement, laissant entendre que le sujet est tellement saturé qu'il faut à l'auteur beaucoup d'inspiration pour le rendre attractif.

On pourrait conseiller aux futurs auteurs du thème "mariage" de s'inspirer des divers types de mariages pour planter le décor et l'intrigue de leur récit :

Thème de mariage Marie-Antoinette : des macarons
Thème de mariage rétro/vintage : des madeleines
Thème de mariage les années 20 : des fioles de liqueur
Thème de mariage les années 50 : des sucres d'orge
Thème de mariage les années 60 : de la barbe à papa
Thème de mariage hippie chic : des brochettes de bonbons acidulés
source : http://www.lisa-yang-violoniste.fr/violoniste-mariage-noces/
Thème de mariage les livres anciens : des biscuits en forme de livre ou de marque page
Thème de mariage la musique : des meringues en forme de clé de sol
Thème de mariage le cinéma : du pop corn
Thème de mariage ballet : des chocolats en forme de petits rats


Le Mariage de Danielle Steel, Pocket, France en 2001.