Le bateau peut naviguer trois/quatre heures par jour
pendant six jours et peut fonctionner avec un faible ensoleillement.
Après plusieurs
années de galère, cette ancienne infirmière psychiatrique
passionnée de nautisme est allée au bout de son objectif : visiter
le Canal du Midi sur une péniche accessible aux handicapés et
fonctionnant uniquement avec l’énergie solaire. Avec ce bateau
propre, autonome et silencieux, elle montre la voie du tourisme
nautique de demain.
Interview (reprise d'une gazette)
Comment vous est venue l’idée de créer
un bateau fonctionnant à l’énergie solaire et accessible aux
handicapés ?
En tant qu’ancienne infirmière psychiatrique,
j’ai toujours été sensible aux difficultés rencontrées par les
gens. Avec le Soleil d’Oc, je voulais permettre à des personnes
handicapées ou à mobilité réduite de se déplacer et de voyager
comme tout le monde. Après 21 ans passées à naviguer, je me suis
rendue compte que la loi sur l’eau n’était pas respectée. J’ai
été écœurée par la pollution – tant biologique que sonore –
qu’engendraient les péniches classiques. Je voulais donc mettre en
place quelque chose de très propre j’ai commencé à m’interroger
sur la possibilité d’un moteur électro-solaire. Jusqu’alors,
les bateaux-hôtels de croisières étaient uniquement propulsés par
des moteurs diesel. M. D. a travaillé pendant plusieurs mois
pour concrétiser sa théorie et démontrer qu’une péniche de
plusieurs mètres pouvait être propulsée avec des moteurs de faible
puissance alimentés par ses panneaux solaires. Et aujourd’hui, je
peux le dire haut et fort : le bateau solaire, ça marche !
Justement, quelle est son autonomie ?
Le soleil d’Oc a été inauguré le 20
mars dernier. Comment le public l’a-t-il accueilli ?
Autant les gens nous prenaient pour des fous en
2006, autant là, ils nous applaudissent. Ils louent le silence du
moteur et le fait d’avoir une péniche de croisière qui utilise
uniquement une énergie propre et renouvelable. Ceux qui ont pu
monter dessus pendant quelques jours le considère comme une vraie
révolution technique et technologique. Cependant, de nombreuses
personnes qui voient le bateau passer ont du mal à imaginer que
celui-ci fonctionne uniquement grâce au soleil. La plupart doutent
de la véracité du « 100% solaire ». Ils sont déconcertants
d’innocence ! (elle rit)
En à peine deux mois, vous avez réussi à
prouver qu’un bateau entièrement écologique et accessible aux
handicapés pouvait intéresser le public. Pensez-vous que
votre activité puisse durer dans le temps ?
Je l’espère ! Pour le moment, nous devons d’abord
assurer notre avenir financier à court terme. Nous cherchons
actuellement des partenaires pour nous soutenir et nous permettre de
continuer l’activité en 2009. Nous avons le prêt à rembourser à
la banque et notre carnet de réservation n’est pas encore rempli
pour l’année 2008. Mais j’y crois. Tous les jours, il y a de
bonnes nouvelles qui arrivent. Des journalistes nous contactent
régulièrement, et nous avons été nominés aux Trophées du
Tourisme Responsable [NDLR : catégorie « Transporteur
Responsable »]. En attendant le jury final, je croise les
doigts.
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