Seymour Levov dit le Suédois est un modèle de
réussite à l’américaine. Ancienne star de l’équipe de
baseball du lycée de Weequahic, il reprend et fait prospérer
l’usine de gants de son père, épouse une reine de beauté et a
une fille avec elle. Bref, il vit le rêve américain.
Du moins c’est ce qu’il semble à Nathan
Zuckerman, qui enfant idolâtrait le Suédois alors âgé
de quelques années de plus que lui. Sauf qu’on est dans un roman
de Philip Roth alors vous vous doutez bien que ça va en rester là.
Pastorale Américaine, c’est l’histoire d’une famille qui
explose en plein vole. C’est l’histoire d’un type qui voit sa
fille lui échapper et cracher sur son amour pour elle. C’est
l’histoire d’un type qui ne comprend, est impuissant et ne peut
s’empêcher d’aimer son monstre de fille. C’est aussi
l’histoire d’une Amérique qui devient l’ennemie des enfants
qu’elle a engendré.
Pastorale Américaine est le premier volet
de la trilogie américaine. Comme dans J’ai épousé un
communiste et la Tâche, Nathan Zuckerman en est le
narrateur. Très présent au début du roman, il nous plante le
décor, puis s’efface pour tenter de percer le drame vécu par
Seymour Levov.
Encore une fois Philip Roth décrit avec une
incroyable lucidité les marasmes de l’âme humaine. Et ça
remue les tripes. Le sors réservée à la fille Levov est sordide.
Et celui de ses parents n’est guère plus enviable. On souffre avec
eux. On souffre beaucoup même. Mais ça en vaut la peine. Et même
si j’ai trouvé quelques longueurs au roman, je reste bluffée par
le talent du monsieur.
Pastorale Américaine – Philip Roth, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1999
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