vendredi 14 avril 2017

Le bateau solaire


Le bateau peut naviguer trois/quatre heures par jour pendant six jours et peut fonctionner avec un faible ensoleillement.



Après plusieurs années de galère, cette ancienne infirmière psychiatrique passionnée de nautisme est allée au bout de son objectif : visiter le Canal du Midi sur une péniche accessible aux handicapés et fonctionnant uniquement avec l’énergie solaire. Avec ce bateau propre, autonome et silencieux, elle montre la voie du tourisme nautique de demain. 
Interview (reprise d'une gazette)

Comment vous est venue l’idée de créer un bateau fonctionnant à l’énergie solaire et accessible aux handicapés ?
En tant qu’ancienne infirmière psychiatrique, j’ai toujours été sensible aux difficultés rencontrées par les gens. Avec le Soleil d’Oc, je voulais permettre à des personnes handicapées ou à mobilité réduite de se déplacer et de voyager comme tout le monde. Après 21 ans passées à naviguer, je me suis rendue compte que la loi sur l’eau n’était pas respectée. J’ai été écœurée par la pollution – tant biologique que sonore – qu’engendraient les péniches classiques. Je voulais donc mettre en place quelque chose de très propre j’ai commencé à m’interroger sur la possibilité d’un moteur électro-solaire. Jusqu’alors, les bateaux-hôtels de croisières étaient uniquement propulsés par des moteurs diesel. M. D. a travaillé pendant plusieurs mois pour concrétiser sa théorie et démontrer qu’une péniche de plusieurs mètres pouvait être propulsée avec des moteurs de faible puissance alimentés par ses panneaux solaires. Et aujourd’hui, je peux le dire haut et fort : le bateau solaire, ça marche !

Justement, quelle est son autonomie ?

Le soleil d’Oc a été inauguré le 20 mars dernier. Comment le public l’a-t-il accueilli ?
Autant les gens nous prenaient pour des fous en 2006, autant là, ils nous applaudissent. Ils louent le silence du moteur et le fait d’avoir une péniche de croisière qui utilise uniquement une énergie propre et renouvelable. Ceux qui ont pu monter dessus pendant quelques jours le considère comme une vraie révolution technique et technologique. Cependant, de nombreuses personnes qui voient le bateau passer ont du mal à imaginer que celui-ci fonctionne uniquement grâce au soleil. La plupart doutent de la véracité du « 100% solaire ». Ils sont déconcertants d’innocence ! (elle rit) 
 
En à peine deux mois, vous avez réussi à prouver qu’un bateau entièrement écologique et accessible aux handicapés pouvait intéresser le public. Pensez-vous que votre activité puisse durer dans le temps ?
Je l’espère ! Pour le moment, nous devons d’abord assurer notre avenir financier à court terme. Nous cherchons actuellement des partenaires pour nous soutenir et nous permettre de continuer l’activité en 2009. Nous avons le prêt à rembourser à la banque et notre carnet de réservation n’est pas encore rempli pour l’année 2008. Mais j’y crois. Tous les jours, il y a de bonnes nouvelles qui arrivent. Des journalistes nous contactent régulièrement, et nous avons été nominés aux Trophées du Tourisme Responsable [NDLR : catégorie « Transporteur Responsable »]. En attendant le jury final, je croise les doigts.