samedi 1 décembre 2018

lecture : Blitz, de Connie WILLIS

Une uchronie, Blitz nous plonge à Oxford, dans un futur proche, à une époque où les historiens ne se contentent plus d’apprendre l’histoire dans les livres et les témoignages du passé, mais le (re)vivent en voyageant dans le temps.

Les trois personnages principaux, Michael, Merope et Eileen, sont tous de jeunes historiens assignés pour quelques mois à l’observation de l’un des épisodes de la seconde guerre mondiale : l’évacuation de Dunkerque, le Blitz et le déplacement des enfants londoniens vers la campagne anglaise. Rapidement, ils réalisent qu’il leur est impossible de repartir vers leur présent et qu’ils sont coincés – sans savoir pour combien dans de temps – dans cette page tragique de l’histoire.
Plus que de science fiction et de futur, Blitz nous plonge surtout dans le passé et dans une époque en particulier : le Londres du Blitz. Incroyablement bien documentée, Connie Willis parvient à faire revivre cette page de l’histoire, dans ses aspects les plus anodins, tout aussi bien que dans sa dimension historique.

De la même façon que les héros sont peu à peu contraints de quitter leur rôle d’observateur, d’historien, pour devenir partie prenante du temps « présent », le lecteur se retrouve lui aussi pris au cœur par les personnages et les événements dont il est témoin. En effet, il s’agit de deux tomes plein d’émotion – la fin tout particulièrement – et on s’attache facilement à la galerie de personnages.
Blitz  est une œuvre longue (les deux tomes se déroulant sur plus de 1000 pages au total), fourmillante de détails, ce qui entraîne parfois des longueurs. Surtout, l’auteure semble parfois accumuler les répétitions, notamment concernant l’état d’esprit des personnages. Pourtant attachants et complexes, ils auraient mérité d’évoluer davantage psychologiquement tout au long des deux tomes.

On retrouve dans ces deux tomes, l’ensemble des concepts propres au voyage dans le temps : décalages temporels, peur de modifier l’histoire, allers-retours entre différents passés & présents, etc. Je me suis parfois sentie un peu perdue par cette complexité, d’autant que l’auteure laisse volontairement dans le noir un certain nombre d’explications. Néanmoins, Blitz est, dans le même temps, un véritable « thriller », passionnant, et dont j’ai tourné les pages rapidement et avec plaisir, tellement j’étais pressée de connaître la suite.

jeudi 8 novembre 2018

lecture de Pastorale Américaine – Philip Roth

Seymour Levov dit le Suédois est un modèle de réussite à l’américaine.  Ancienne star de l’équipe de baseball du lycée de Weequahic, il reprend et fait prospérer l’usine de gants de son père, épouse une reine de beauté et a une fille avec elle. Bref, il vit le rêve américain.

Du moins c’est ce qu’il semble à Nathan Zuckerman, qui enfant idolâtrait le Suédois alors âgé de quelques années de plus que lui. Sauf qu’on est dans un roman de Philip Roth alors vous vous doutez bien que ça va en rester là. Pastorale Américaine, c’est l’histoire d’une famille qui explose en plein vole. C’est l’histoire d’un type qui voit sa fille lui échapper et cracher sur son amour pour elle. C’est l’histoire d’un type qui ne comprend, est impuissant et ne peut s’empêcher d’aimer son monstre de fille. C’est aussi l’histoire d’une Amérique qui devient l’ennemie des enfants qu’elle a engendré.

Pastorale Américaine est le premier volet de la trilogie américaine. Comme dans J’ai épousé un communiste et la Tâche, Nathan Zuckerman en est le narrateur. Très présent au début du roman, il nous plante le décor, puis s’efface pour tenter de percer le drame vécu par Seymour Levov.

Encore une fois Philip Roth décrit avec une incroyable lucidité  les marasmes de l’âme humaine. Et ça remue les tripes. Le sors réservée à la fille Levov est sordide. Et celui de ses parents n’est guère plus enviable. On souffre avec eux. On souffre beaucoup même. Mais ça en vaut la peine. Et même si j’ai trouvé quelques longueurs au roman, je reste bluffée par le talent du monsieur.

Pastorale Américaine – Philip Roth, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1999 

dimanche 16 septembre 2018

Découverte du Territoire Zoulou

Peuple de l’Afrique Australe, les Zoulous sont une ethnie qui se trouve aujourd’hui en Afrique du Sud
A l’est du pays se trouve le territoire des Zoulous appelé « Kwazulu-Natal » que vous pourrez visiter pour découvrir l’Histoire de ce peuple. Au cœur de ce territoire se trouvent les villes de Durban et de Pietermaritzburg, ainsi que deux sites appartenant au Patrimoine Mondial : le Grand Parc de la zone humide de Sainte Lucie (ou « The Greater St Lucia Wetlands Park ») et l'Ukhahlamba Drakensberg Park.

Le Grand Parc de la zone humide deSainte Lucie abrite la plus grande population d’éléphants et de crocodiles d’Afrique du Sud. Le site regroupe 13 aires dans lesquelles on découvre une centaine d’espèces de coraux, des zones humides à roseaux, des marais, des forêts, des lacs, des savanes... A voir absolument !

Vous pourrez également visiter de nombreux musées consacrés à l’histoire et à l’héritage culturel de cette ethnie tel que le KwaZula Cultural Museum situé dans la ville d’Ulundi ou encore le Talana Museum à Dundee.

samedi 28 juillet 2018

D’où viennent mes plantes vertes ?

Cherchez ses origines

L’origine botanique est facile à déterminer selon le site http://alinea.hautetfort.com : l’étiquette donne en général le nom latin de la plante, ce qui suffit pour trouver toutes sortes d’informations sur Internet. Cela peut être utile de savoir par exemple que dans son milieu naturel, telle orchidée pousse accrochée aux arbres et se trouve arrosée une fois par jour d’eau tiède: on peut faire pareil à la maison.

L’origine de production, elle, est beaucoup plus difficile à trouver. Ce ficus a-t-il été élevé sur un terrain déforesté dans la jungle brésilienne ou boosté dans une serre chauffée du nord de l’Europe? Aucun moyen de le savoir, puisqu’il n’y a aucune obligation légale, en Suisse, de la mentionner sur l’étiquette de vente. Il existe bien un contrôle sur l’importation des espèces, via la CITES, une convention internationale qui réglemente l’exportation et l’importation des espèces protégées. Et de sévères contrôles phytosanitaires (maladies) sont pratiqués à nos frontières. Cela écarte déjà le mythe de la mygale planquée dans le terreau du yucca, mais n’aide pas à savoir si mon envie de verdure a généré des tonnes de CO2 avant de garnir mon salon.

Notre conseil : évitez d’acheter des plantes dont vous n’arrivez à identifier ni l’origine ni les conditions de production

Favorisez la production locale

Ces prochaines semaines, la production horticole suisse sera labellisée «Suisse garantie», comme le sont déjà le lait, la viande, les céréales, etc. Et dans les grandes surfaces, souvent partenaires de labels régionaux, on cherche l’étiquette made in ici, y compris au rayon plantes vertes et fleurs coupées. Certains producteurs horticoles romands pratiquent aussi la vente directe et proposent parfois des plantes pour l’intérieur. On trouve par exemple dans la région genevoise des orchidées exotiques (Phalaenopsis), produites sous le label Genève région Terre d’avenir, mais aussi, en ce moment, des cyclamens, des bruyères…

Choisissez des variétés durables

Si vous ne pouvez vous passer de l’opulence tropicale: une plante d’intérieur doit survivre au mieux quelques années en appartement, mais en aucun cas quelques semaines. Une fougère de Boston (Nephrolepsis) peut s’épanouir cinq, dix, voire vingt ans en pot (en échange de soins constants) tandis qu’un cocos (Cocus nucifera) ne tiendra pas trois mois: l’atmosphère y est beaucoup trop sèche.

Faites son écobilan

Avant de craquer, faites le bilan écologique de votre future copine en pot. Si elle vient du nord de l’Europe (Pays-Bas le plus souvent), sachez que cela induit toujours une culture en serre (forcément pour des plantes tropicales), donc peu écologique (chauffage, engrais, etc.), sans compter le transport.

Traçabilité, késaco ?

De tous les produits disponibles à la vente, les plantes d’intérieur (et les fleurs coupées) sont les seules à ne pas systématiquement mentionner leur lieu de production. Le «made in» n’est en effet pas obligatoire sur l’étiquette de votre ficus ou bananier: il dépend de la seule volonté du détaillant, supermarché ou boutique. Clé de voûte de la consommation écologique et durable, la traçabilité est donc très défaillante pour la plus verte des marchandises !

vendredi 1 juin 2018

Maison en paille, en terre...

"Laisse béton" : un kilo de béton demanderait un litre de pétrole environ, même si l'on ne brûle pas que du pétrole dans les fours à béton, la facture est salée...
Utiliser des matériaux qui n'auraient pas cette gourmandise énergétique économiserait des quantités importantes d'émissions de gaz à effet de serre.
Mais lorsqu'il s'avère que ces autres matériaux, le bois, la paille, la terre et les différentes combinaisons qu'on peut en faire présentent à certains points de vue des qualités nettement supérieures à celles du parpaing et autres modes de construction ayant pour base le béton, cela demande réflexion.
Certains ne se sont pas contentés d'y penser et se sont inspirés de réalisations parfois très anciennes : de très nombreux édifices de l'antiquité ont été édifiés en murs de terre crue et certains, très anciens, sont encore debout et utilisés.

Pisé, adobe, torchis... nos ancêtres ont mis au point des techniques intéressantes et fiables qui ont été enrichies au fil du temps, d'autres s'en sont inspirés et il se construit, en France, au Canada, aux Etats Unis comme dans de nombreux autres pays des maisons dans lesquelles le béton est à peu près inconnu.

Si ces réalisations se font souvent en auto construction, des entrepreneurs construisent également avec ces techniques encore peu répandues.
Ainsi on peut goûter le confort d'une maison en terre, dont on découvrira ici un exemple, une maison en bois cordé...
Je vous présenterai donc des sites sur ce thème dans cette rubrique, sites personnels ou associatifs, mais vous en trouverez d'autres dans la rubrique "Architectes BE" et "Constructeurs" (lorsqu'elles seront rédigées, bien entendu !).

lundi 2 avril 2018

Habitat, lien et mixité sociale, énergies...

Une réponse simultanée, coordonnée, aux problèmes sociaux et environnementaux dans le domaine de l'habitat est indispensable, elle doit reposer sur une vision à long terme dans ces deux domaines puisque l'habitat n'est pas seulement le toit sous lequel nous nous protégeons des intempéries.
Il est un lieu de vie par son intérieur ET son extérieur, un lieu de production / consommation de bien ou de mal être, de déchets et de pollutions, de sociabilité, d'antagonismes ou d'indifférences... un lieu de rayonnement vers les différentes destinations de notre société...

L'habitat doit être pensé en fonction de ces nombreuses fonctions et se trouver dans un milieu qui en tiendra également compte, ceci dans une vision de long terme : quel urbanisme ?

Selon l'ensemble des caractéristiques de sa conception il donnera à notre société un équilibre plus ou moins souhaitable ou un déséquilibre que l'on résoudra très difficilement, et cela vaut du point de vue des rapports humains comme de celui des facteurs énergétiques, et donc climatiques.
Si nous façonnons notre milieu, notre milieu nous façonne en retour, ne l'oublions pas !

Pour terminer cette introduction à la rubrique "Habitat" je me demanderai s'il ne serait pas judicieux d'examiner avec un peu d'attention le problème des sans domicile fixe qui n'ont pas de travail.
Nous verrons probablement s'instaurer un contexte législatif pour lequel le "droit au logement sera opposable", avec quelques incertitudes quand-même sur la portée de ces lois : Le gouvernement vient de reconnaître que le « droit au logementopposable » ne sera qu'un faux semblant...

Obtenir un logement restera donc probablement une affaire difficile pour beaucoup, et notamment pour les personnes les plus dé socialisées.
Nous verrons dans cette rubrique "Habitat" qu'il existe des types de constructions très intéressants à tous points de vue et qui peuvent être mis en oeuvre dans des cadres de coopération plus ou moins formelle : ne serait-il pas intéressant d'étudier une dynamique de chantiers de construction de maisons en paille, en terre..., systèmes très adaptés à l'auto construction, qui permettraient à ces personnes sans emploi ni domicile de construire elles-mêmes leur logement, en collaborations volontaires et croisées, avec l'appui d'un encadrement technique adapté ?

De quoi créer d'un même élan des logements, des liens sociaux, des réhabilitations professionnelles...

samedi 3 février 2018

Opération Climat, filmez votre coin de paradis.

Qui n’a pas, bien rangé dans ses plus beaux souvenirs, un petit pommier en fleurs auprès duquel il faisait bon se blottir, un bras de rivière où pêcher avec papy était un bonheur, une falaise ocre où le regard d’enfant pouvait se perdre sur l’horizon bleu roi aimé ?
Nous sommes nombreux, aussi, à avoir remarqué que les poissons de la jolie rivière se faisaient rares, les abeilles plus discrètes dans le jardin, ou que la grande plage était réduite à un filet de galets…
La psychologie environnementale confirme que notre attachement à la préservation de la nature relève davantage de l’émotionnel que d’une approche cognitive. La peur, aussi, peut jouer. (voir billet dans rubrique coup de cœur).

Partant du double constat que notre relation à la nature est le fruit d’un tissage subtil d’émotions, de souvenirs, et d’expériences - et pas seulement de connaissances ou d’expertise - et que cette nature intime là, personne ne souhaite la voir engloutie par la montée des eaux, détruite ou asséchée par les dérèglements climatiques, Elephant doc et ARTE ont lancé en 2015 un projet de film participatif original et attachant.

Un petit film de 1 à 3 minutes
En 1 à 3 minutes, chacun est invité à filmer son coin de nature préféré et/ou menacé par les changements climatiques pour partager émotions et inquiétudes. En filmant, vous poserez des questions comme : où êtes-vous ?, pourquoi aimez-vous cette nature ?, est-elle menacée ?, comment la préserver, ? comment avez-vous pris conscience qu’il fallait la préserver ? Enfin, avez-vous un message aux négociateurs de la conférence COP21 ?
Les petits films étaient à envoyer avant le 31 août 2015 en se connectant sur le site de l'Opération Climat
L’assemblage de ces petites vidéos, prévu cet automne, produira un long métrage de 52’ diffusé par ARTE fin novembre durant la COP21, grande conférence onusienne sur le climat accueillie par la France.

Un patchwork de paysages culturels
Intégré au fonctionnement des réseaux sociaux, le projet Opération Climat est ouvert aux 47 pays du Conseil de l’Europe, valorisant ainsi une approche culturelle de la nature européenne. Pour faciliter la participation de la communauté de vidéastes amateurs, ARTE a mis en place un site internet en 4 langues. Fonctionnant comme une véritable rédaction sur le web, le site intégrait les vidéos sous forme de cartographie régulièrement mise à jour et enrichie de making off, articles complémentaires, vidéos pépites etc. Voici le reccueil de ces vidéos : https://www.youtube.com/watch?v=PmKyaxCWS1M

Que ceux qui souhaitent voir aborder la question climatique autrement qu’en terme de CO2 et de degrés de réchauffement se réjouissent : l’approche émotionnelle, poétique, sensible, spirituelle et culturelle de cette initiative est sans doute la meilleure façon de sensibiliser le public à l’urgence climatique.
Qu’il s’agisse d’un acte amoureux, poétique, ou engagé, porté par la défense d’un territoire ou la lucidité de l’observateur, filmer son coin de nature donne ainsi à tous l’occasion de connaître un « éveil écologique » qui emprunte des chemins de traverse.
Car filmer le temps qui passe sur une haie champêtre, un petit bois de bouleaux slovène, un champ sous le soleil andalou ou les bras d’une rivière poissonneuse, c’est aussi filmer le temps qui passe… sur nous, et prendre le temps d’en réaliser la saveur, tout simplement.

Cette ode participative au bonheur dans la nature est loin de la foule des costumes-cravates qui défileront au Bourget fin novembre pour déterminer notre avenir climatique. Mais n’en doutons pas : notre attachement pour la nature, et notre engagement, peut-être, à la préserver, se prolongera bien au-delà de la grande conférence onusienne.