jeudi 8 novembre 2018

lecture de Pastorale Américaine – Philip Roth

Seymour Levov dit le Suédois est un modèle de réussite à l’américaine.  Ancienne star de l’équipe de baseball du lycée de Weequahic, il reprend et fait prospérer l’usine de gants de son père, épouse une reine de beauté et a une fille avec elle. Bref, il vit le rêve américain.

Du moins c’est ce qu’il semble à Nathan Zuckerman, qui enfant idolâtrait le Suédois alors âgé de quelques années de plus que lui. Sauf qu’on est dans un roman de Philip Roth alors vous vous doutez bien que ça va en rester là. Pastorale Américaine, c’est l’histoire d’une famille qui explose en plein vole. C’est l’histoire d’un type qui voit sa fille lui échapper et cracher sur son amour pour elle. C’est l’histoire d’un type qui ne comprend, est impuissant et ne peut s’empêcher d’aimer son monstre de fille. C’est aussi l’histoire d’une Amérique qui devient l’ennemie des enfants qu’elle a engendré.

Pastorale Américaine est le premier volet de la trilogie américaine. Comme dans J’ai épousé un communiste et la Tâche, Nathan Zuckerman en est le narrateur. Très présent au début du roman, il nous plante le décor, puis s’efface pour tenter de percer le drame vécu par Seymour Levov.

Encore une fois Philip Roth décrit avec une incroyable lucidité  les marasmes de l’âme humaine. Et ça remue les tripes. Le sors réservée à la fille Levov est sordide. Et celui de ses parents n’est guère plus enviable. On souffre avec eux. On souffre beaucoup même. Mais ça en vaut la peine. Et même si j’ai trouvé quelques longueurs au roman, je reste bluffée par le talent du monsieur.

Pastorale Américaine – Philip Roth, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1999 

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