samedi 28 juillet 2018

D’où viennent mes plantes vertes ?

Cherchez ses origines

L’origine botanique est facile à déterminer selon le site http://alinea.hautetfort.com : l’étiquette donne en général le nom latin de la plante, ce qui suffit pour trouver toutes sortes d’informations sur Internet. Cela peut être utile de savoir par exemple que dans son milieu naturel, telle orchidée pousse accrochée aux arbres et se trouve arrosée une fois par jour d’eau tiède: on peut faire pareil à la maison.

L’origine de production, elle, est beaucoup plus difficile à trouver. Ce ficus a-t-il été élevé sur un terrain déforesté dans la jungle brésilienne ou boosté dans une serre chauffée du nord de l’Europe? Aucun moyen de le savoir, puisqu’il n’y a aucune obligation légale, en Suisse, de la mentionner sur l’étiquette de vente. Il existe bien un contrôle sur l’importation des espèces, via la CITES, une convention internationale qui réglemente l’exportation et l’importation des espèces protégées. Et de sévères contrôles phytosanitaires (maladies) sont pratiqués à nos frontières. Cela écarte déjà le mythe de la mygale planquée dans le terreau du yucca, mais n’aide pas à savoir si mon envie de verdure a généré des tonnes de CO2 avant de garnir mon salon.

Notre conseil : évitez d’acheter des plantes dont vous n’arrivez à identifier ni l’origine ni les conditions de production

Favorisez la production locale

Ces prochaines semaines, la production horticole suisse sera labellisée «Suisse garantie», comme le sont déjà le lait, la viande, les céréales, etc. Et dans les grandes surfaces, souvent partenaires de labels régionaux, on cherche l’étiquette made in ici, y compris au rayon plantes vertes et fleurs coupées. Certains producteurs horticoles romands pratiquent aussi la vente directe et proposent parfois des plantes pour l’intérieur. On trouve par exemple dans la région genevoise des orchidées exotiques (Phalaenopsis), produites sous le label Genève région Terre d’avenir, mais aussi, en ce moment, des cyclamens, des bruyères…

Choisissez des variétés durables

Si vous ne pouvez vous passer de l’opulence tropicale: une plante d’intérieur doit survivre au mieux quelques années en appartement, mais en aucun cas quelques semaines. Une fougère de Boston (Nephrolepsis) peut s’épanouir cinq, dix, voire vingt ans en pot (en échange de soins constants) tandis qu’un cocos (Cocus nucifera) ne tiendra pas trois mois: l’atmosphère y est beaucoup trop sèche.

Faites son écobilan

Avant de craquer, faites le bilan écologique de votre future copine en pot. Si elle vient du nord de l’Europe (Pays-Bas le plus souvent), sachez que cela induit toujours une culture en serre (forcément pour des plantes tropicales), donc peu écologique (chauffage, engrais, etc.), sans compter le transport.

Traçabilité, késaco ?

De tous les produits disponibles à la vente, les plantes d’intérieur (et les fleurs coupées) sont les seules à ne pas systématiquement mentionner leur lieu de production. Le «made in» n’est en effet pas obligatoire sur l’étiquette de votre ficus ou bananier: il dépend de la seule volonté du détaillant, supermarché ou boutique. Clé de voûte de la consommation écologique et durable, la traçabilité est donc très défaillante pour la plus verte des marchandises !

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